Les années Caté

Aujourd’hui, j’ai bien envie de casser les idées reçues du catéchisme.

Beaucoup le voit comme la corvée des enfants catholiques, le bourrage de crâne que l’on impose sous le couvert d’une religion obligatoire et essentielle.

Je ne dis pas, la base de ces réunions est bien entendu la religion chrétienne et l’apprentissage d’une façon de voir et de comprendre les choses à la sauce de l’Eglise et donc du Vatican. Le Pape ordonne, les sujets, croyants et autres émissaires exécutent. C’est à peu de choses près ce qu’il se passe en temps normal. Seulement oublions un instant le côté stricte et endoctrinant que les gens peuvent voir à travers le côté religieux de l’activité en question pour ne parler que de ce que j’ai pu constater par moi-même.

Honnêtement, je n’en garde que des souvenirs des plus fabuleux.

Le catéchisme pour moi, c’était une bande de copains, Jean-Marc, Didier, Laurence, Véro et moi.

C’était des histoires que l’on nous racontait pour mieux comprendre le monde, c’était ces moments où l’on se donnait la main pour chanter en chœur ces chansons d’espoir et d’amour qui réchauffaient les âmes les plus meurtries, c’était les sœurs qui ne manquaient pas d’humour et de franc parlé (à la façon de sœur Emmanuelle pour citer quelque un de célèbre que vous pourriez connaître) qui nous faisaient rire à n’en plus finir, c’était cette leçon d’humanité qui nous faisait comprendre qu’une main tendue ou même un simple sourire ne coûte pas grand-chose et peut faire des merveilles autour de soit.

Le catéchisme pour moi, ce n’était en rien du lavage de cerveau, mais au contraire une porte ouverte sur ces petits riens que personne ne voit jamais vraiment et qui ne sont pourtant pas dénués d’importance.

Mon grand-père, le "Ricket", n’était absolument pas croyant mais il avait un profond respect pour les actes et la manière d’être des prêtres et des « frangines » comme il les appelait. Il disait que c’était des gens biens, pas parfaits, qu’ils n’étaient en rien irréprochables car l’être humain ne sait pas l’être, mais que leur dévotion et l’aide qu’ils pouvaient offrir à ceux qui en avaient besoin était admirable. 

Mon grand-père ne croyait pas en Dieu, Résistant actif durant la deuxième guerre, il avait vu bien trop d’horreur dans sa vie pour pouvoir espérer un Dieu Sauveur. Pourtant, en lui, je voyais, tout ce que l’on m’apprenait au catéchisme, la bonté, la main tendue, le sourire et les chants d’espoir, de joie et de vie ! Dans mon regard d’enfant, puis de jeune fille, le bon Dieu se tenait devant moi chaque jour, sauf qu’il ne ressemblait pas du tout à la photo sur les livres… le mien était recouvert de tatouages monochromes bleus, avait des Bergers Allemands, jouait de l’harmonica, dansait divinement bien et roulait de surcroît en moto ? Hum Hum bizarre…. mais trop génial mon bon Dieu!

Je repense à ce que je disais plus haut, à Soeur Emmanuelle, elle n'hésitait pas à dire ce qu'elle pensait malgré son statut de religieuse. Elle allait jusqu'au bout de ce qu'elle croyait juste. A sa manière de crier "Yalla", elle savait montrer au monde, sa force de caractère et sa détermination. Jamais, elle ne s'est avouée vaincue. Cette femme au destin exceptionnel, au service de Dieu, du bien et des hommes, femme de courage et de coeur est à mon sens un exemple non seulement à suivre mais à donner, à enseigner à nos enfants.

Le catéchisme n’est pas une doctrine destructrice qui endort l’esprit. Bien au contraire, le catéchisme m’a fait voir les choses comme elles sont réellement. Il m’a montré et démontré que même si le monde est parfois cruel et la vie particulièrement difficile, il ne faut pas baisser les bras, il faut continuer de croire et espérer des jours meilleurs, heureux, tout en gardant ce sourire qui sera peut-être salutaire à quelqu'un... à cet inconnu ou non, à cette personne, près de nous qui, sans qu'on le sache, sans que l'on s'en rende compte, en aura besoin à ce moment là.